
De notre côté nous sommes tous repartis lundi matin en direction de Koro pour continuer les dépistages. Enfin nous pouvons voir la piste de Bandiagara-Koro de jour!!! En effet, le jour de notre arrivé nous nous sommes aventurés sur cette piste en pleine nuit et samedi soir alors que nous nous faisions un plaisir de pouvoir a
dmirer le paysage, le carter nous a lâché, nous sommes repartis qu'une fois la nuit tombée! Sympa le paysage, au réveil c'est bien agréable, avec Alpha Blondy et Toumani Diabaté, à fond dans la voiture, réveil en douceur, c'est bon ça! Nous avons même eut la chance de voir des dromadaires sur le bord de la route, le bonheur...
Arrivé à Koro, retour à la réalité avec plus d'une centaine de personnes qui nous attendaient devant la salle de dépistage, bon courage!!! Sachant qu'Amassagou est la seule personne avec moi à faire les réfractions, et qu'il est avec Maxime sur la route entre Bandiagara et Koro (en fait j'ai su plus tard qu'ils étaient à Bankass en train de changer une roue!) Ce qui veut dire Céline toute seule pour effectuer tout les examens de vue, NOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNN... Impossible...
Il faut trouver une solution...Un miracle...Quelqu'un pour me sauver.... OUI, Mathieu, élève en 2° année est mon sauveur. Je le forme vite fait bien fait sur la méthode pratique des examens de vue et il se met au travail, lentement mais surement, heureusement qu'il était là!!! Je remercie également Fanny, elle m'a été d'une aide précieuse en montrant les formes de l'échelle d'acuité. Grâce à eux, on s'en est sortie.
On assiste au début de l'anarchie du côté de l'accueil, on ne peux pas dépister tout le monde et on ne peux pas choisir non plus qui a le droit et qui n'a pas le droit au dépistage.
C'est problématique. Du coup les gens se poussent un peu, ça devient vite le bordel. Manifestement, les habitants de la régions ont écouté la radio ce week-end. Amadou et Oumar ont diffusé un message radio vendredi soir expliquant notre mission et indiquant que nous avions finis de dépister les enfants, donc les adultes pouvaient venir se faire dépister. Ce message n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd! En plus le dépistage prend un peu plus de temps pour les adultes car ils ne savent pas ce qu'ils doivent faire. Alors que les instituteurs avaient tout expliqué aux enfants. Pour prendre les acuités visuelles nous utilisons les E de Snellen (pour ceux qui ne connaissent pas, le patient doit montrer l'orientation du E,
soit en haut, en bas, à droite ou à gauche, il doit nous montrer avec des signes car nous ne comprenons pas la langue Dogon) La barrière de la langue ajoute des difficultés à la compréhension du test et provoque une perte de temps non négligeable. Mais bon, on ne peut pas faire autrement, donc nous sommes patients et nous prenons le temps qu'il faut pour bien expliquer. Ouf, c'est la pause de midi, enfin un peu de calme. On sort de la salle pour rentrer se restaurer à l'IFM et prendre un repos bien mérité. Oui je sais on travaille que depuis 10H du matin, mais on a pas arrêté. Donc on sort de la salle, et là, ho surprise...
Marguerite en reculant avec le mini-bus a heurté des poubelles et elle a percé le réservoir (d'essence? d'huile? je ne sais plus) du coup le mini-bus est en réparation au garage. Nous sommes encore 22 personnes présentes, pour une mercedes et un 4X4, cool, on va faire des aller-retour, c'est sympa. Pierre étant
dans sa famille pour la journée (heureusement, il m'a laissé la voiture) je me transforme en chauffeur- taxi-man, cool!!! Au bout du 2° aller, j'aperçois Amadou, sur le côté de la piste, la tête dans le capot du 4X4. Mauvais signe:-( Il me dit de continuer, rien de grave. Ah bon, ouf...Je dépose les 4 passagers à l'IFM, je repart et je recroise Amadou toujours au même endroit, toujours la tête dans le moteur, mais tout va bien!!! Ah non, en fait ça ne va pas trop bien, la voiture ne veut plus démarrer, c'est un peu embêtant quand même, si on fait un récapitulatif, il nous
reste plus qu'une voiture... pour 22 personnes... donc après manger je devrais faire 5 aller-retour, cool, j'adore faire la taxi-man et comme ça je pourrai écouter l'album de dji bee five en entier!!! Bon maintenant c'est l'heure de manger, bon appétit. N'y pensons plus, on verra après la sieste! Puis on est en Afrique, je me sens beaucoup moins stressée par tout ces petits désagréments, rien ne sert de se prendre la tête, ça ne donne pas de bonnes solutions!
Miracle, le mini-bus revient, ils ont colmaté la fuite, Amassagou et Maxime reviennent également avec la voiture en bon état. Comme quoi le ventre plein les problèmes se résolvent tout seul!
Aller, encore un peu de courage pour cet après midi. Amassagou est revenu, on va pouvoir enchainer avec le maximum de personnes possible. Un peu fatiguant quand même, pas le temps de boire ne serait ce qu'une petite gorgée. Ah si, Oumar prend soin de nous et demande à
quelqu'un de nous préparer le thé, j'en bois un verre cul sec, aï, je me brûle, tant pis, pas le temps de pleurer, il faut continuer. La
barrière de la langue me fait un peu perdre patiente, et oui faire un
examen de vue à quelqu'un qui ne voit rien, qui ne comprend pas tout au
test et qui ne comprend pas le français, parfois ça relève de l'exploit. Mais La nuit commence à tomber, ouf, enfin c'est fini. Enfin pas tout à fait, les personnes en fin de chaine, à l'atelier, ont encore à trouver des montures aux patients sortant des examens de vue, c'est eux les derniers à commencer la journée, mais c'est également eux les derniers à finir la journée, Max pourra vous dire qu'après
une journée, le reuch du soir aspire toute l'énergie qu'il reste en eux. Aller, c'est bientôt la fin, courage, plus qu'une journée. Du côté de l'accueil, les filles ont craqué. Elles étaient obliger de refuser des personnes car la nuit commençait à tomber, pas facile de leur dire de revenir demain, elles doivent hausser un peu le ton. Et à ce moment là, un gamin atteint d'une exophtalmie approche, elles ne l'avaient pas vu, elle lui refusent l'accès, puis leurs regards tombent sur ce gamin, c'est dur, très dur, son œil est dans un stade sévère, voire critique. Elles le laissent donc entrer, mais elles craquent, c'est très difficile de se dire que l'on a presque refuser une personne
qui devait être consultée en urgence. La majorité des personnes dépistées n'ont jamais vu d'ophtalmo et leur dernière visite chez le médecin date des dernières pluies. On voit des pathologies en stade critique. Pour cet enfant la seule solution était de l'envoyer d'urgence à l'hôpital de Mopti. Pour d'autre, il est déjà trop tard, on ne peut pas sauver leurs yeux. Le dépistage pathologique était vraiment primordiale, nous avions Koné, assistant médicale de l'hôpital de Mopti, Dr Issa, en 4° année d'ophtalmologie, et Marguerite en 2° année d'infirmier ophtalmologiste pour effectuer le dépistage. Nous avions aussi beaucoup de collyres et autres médicaments pour traiter certaines infections, mais ce n'était pas suffisant. A l'avenir, se serait bien d'envisager en parallèle une équipe d'ophtalmo afin de traiter les pathologies sur place, voir même de pouvoir effectuer des opérations de cataracte où du laser sur place.
On réussie enfin à fermer les portes, et là, surprise, le village de Koro nous offre une prestation de danse traditionnel. Deux troupes viennent nous présenter leur art. Musique et danse traditionnelle, cela nous touche beaucoup. Par contre nous avons un peu le sentiment d'être la cour du roi. C
'est à dire qu'ils avaient installé des chaises mais que pour nous, les habitants du village venu voir le spectacle devaient rester debout, nous n'étions pas très à l'aise du coup. Mais cela n'a pas empêché certains d'entre nous de se prendre au jeux et de venir faire une démonstration de leur talent de danseurs africains. Le résultat n'était pas trop mal, mais bon, c'est pas gagné, les toubabs n'ont quand même pas le rythme africain dans la peau!!!
Fin de la journée, en récompense nous avons eut la chance de pouvoir bien se remplir le ventre le soir car la maman de Pierre nous a fait une excellente salade avec du poulet et le préfet de Koro nous a également offert un plat, humm, on s'est bien rassasié, nous n'avons pas veillé trop tard, sauf les wariors, afin d'être en forme pour notre dernière journée de dépistage à Koro.
Bonne nuit...